L'agroforesterie

L’agroforesterie est une des pratiques agroécologiques qui consiste à associer délibérément sur une même parcelle des espèces pérennes et une production agricole végétale (agrosylviculture) ou animale (sylvopastoralisme).
Elle consiste à planter ou laisser pousser spontanément des arbres dans les parcelles agricoles pour valoriser les ressources d’un milieu, en agissant positivement sur des facteurs de production comme l’eau, le sol, le climat et la biodiversité. Les systèmes agroforestiers sont ancestraux, variés et présents partout dans le monde.
 
L’agroforesterie est un système qui permet d’allier à la fois performance économique et moindre impact sur l’environnement.
10000 ha
de haies dans le Nord-pas-de-Calais (2015) ~ 0,98%
1
exploitations en agroforesterie intraparcellaire financé par le FEADER depuis 2010
100 %
des agriculteurs du Nord et pas-de-Calais ne connaissent pas l'agroforesterie (enquête 2013 - 2014)
100 ha
de pré-verger dans le Nord-pas-de-Calais (2014)

Différentes pratiques d’agroforesterie

En Europe, certains systèmes se sont maintenus : sylvopastoralisme, pré-vergers, bocages, cultures intercalaires en vergers fruitiers, truffiers, noyerais, vignes, intra-parcellaire… Certains sont à (re)construire, d’autres à inventer, avec les dynamiques de réseaux autour de la conservation des sols.

Le projet d’agroforesterie à Ramecourt expérimente la pratique d’agroforesterie intra-parcellaire qui consiste à introduire des alignements d’arbres dans les parcelles agricoles.

L’agroforesterie intra-parcellaire dans le Nord de la France

Elle reste très peu adoptée dans les départements Nord et Pas-de-Calais de la France car les agriculteurs craignent la compétition entre les arbres et la culture, la perte de surface arable et la diminution du rendement, la gêne pour les travaux mécanisés, l’augmentation du temps de travail et le statut de fermage. Cependant, comme une grande partie du territoire est classée en zones vulnérables aux nitrates et que l’aléa érosif des sols est très fort toute l’année, l’agroforesterie pourrait bien être une alternative pour une production alimentaire durable dans ce territoire.

L’agroforesterie : c’est – ce n’est pas

C'est

  • Une production en biomasse 1.4 fois plus élevée dans une parcelle agroforestière par rapport à une culture pure (Graves et al. 2007) ;
  • Une préservation et une amélioration de la biodiversité dans les agrosystèmes (Jose, 2009), la séquestration du carbone (Cardinael et al., 2015; Nair et al., 2009) ;
  • Une protection des cultures contre les vents dominants, contre le changement climatique, la protection des sols contre l’érosion (Anderson et al., 2009; Jose, 2009) ;
  • Une diminution des pollutions des sols et des eaux superficielles ou souterraines par les nitrates d’origine agricole (Andrianarisoa et al., 2015; Udawatta et al., 2002) ;
  • Moins adapté avec des sols peu profonds, des parcelles à faible surface ou orientées Est Ouest, ce qui génère plus d’ombre.

Ce n'est pas

  • Une perte de revenu, car on capitalise à long terme sur les arbres
  • Une perte de lumière sur l’ensemble de la parcelle. L’arbre permet de capter une partie du potentiel de lumière qui serait tomber au sol dans une parcelle classique ;
  • Incompatible avec le statut du fermage. Il existe des baux d’arrangement pour ce type de situation ;
  • Une gène pour la mécanisation car les lignes sont conçues en fonction des dimensionnements des équipements de l’agriculteur ; 
  • Une compétition entre l’arbre et la culture. En sol profond, le système est conduit de manière à ce que l’arbre prélève majoritairement les ressources en eau et nutriment en profondeur.
Les agroforesteries en région Hauts-de-France :

Crédit photo : Wartelle R.

Les produits agroforestiers :

Crédit photo : Wartelle R.